De la montagne à la mer, un mouvement, au gré de l’érosion, entraine les particules. Je fouille, j’écoute, je regarde, je ressens une énergie particulière qui me traverse et me nourrit. Sur ma peau, soudain perméable, l’odeur de l’humus, au pied des roches millénaires, riches d’une histoire qui m’apparaît peu à peu en filigrane, comme un conte fantastique racontant les débuts de l’humanité. Au bout du ruisseau, la mer, première source de vie, qui absorbe et nourrit…
Ces photos ont été prises en environnement naturel entre 2014 et 2024. Les techniques utilisées sont : numérique, argentique N&B ou sténopé
Remerciements à Ida Jakob et Géraldine Villemain des Labos Sauvages pour leur accompagnement pour ce projet ainsi qu’à Gaël Bonnefon pour ses précieux conseils.
L’exposition et l’interview dans la salle de la radio:
L’interview ici: http://www.canalsud.net/spip.php?article5868
En complément…
Notre Terre, poussière d’étoile agglomérée, fabrique et refabrique à l’infini des formes singulières que l’on appelle la nature. Les éléments se côtoient, se mélangent pour donner naissance à de nouveaux assemblages. Du fond des âges, la matière nous montre ses multiples facettes. En quête d’abstraction plastique et de recherche dans les textures et les couleurs, j’ai peu à peu renoué avec les symboles imaginaires de mon enfance. Ma photographie s’intéresse au côté abstrait de la matière, à sa transformation permanente et à sa relation – symbolique, onirique, artistique ou réaliste – avec l’humanité en tant qu’entité sociologique. Car de tout temps, elle a représenté pour l’homme une source d’inspiration, un refuge, une relation avec l’infini.
Ce projet parle de l’érosion. Les lieux que nous traversons peuvent sembler immuables, mais changent peut-être plus vite qu’il n’y parait. Ainsi, l’homme moderne, visiteur de l’exposition, se
trouve-t-il plongé dans sa déambulation aux éléments et à leur cycle naturel, mais aussi, par son ressenti intime, à la contemplation d’un futur ou d’un passé à très longs termes, dans le
souvenir ou l’évocation imaginée de sociétés disparues ou à venir, peut-être dans la vision d’un monde bouleversé et qui appelle à plus d’attention.